Question de Luna
Bonjour Luna,
Les enfants passent tous par des moments où ils s’identifient davantage au rôle du genre opposé et c’est une période comme faisant partie du développement normal d’un enfant. Ceci d’autant plus que les petits passent beaucoup de temps avec leur maman et ont envie de faire comme elles !
Le processus d’identification est une construction qui se fait progressivement tout au long de notre vie ; nous naissons mâle ou femelle (sexe biologique) mais ni masculin, ni féminin, et encore moins homme ou femme. Nous devenons des hommes et des femmes, à travers un modèle de masculinité et de féminité influencé évidemment par le contexte social, culturel, historique et familial d’un individu.
Ainsi, il est préférable en tant que parent, d’encourager votre fils à s’identifier, et à adopter des conduites et des jeux en concordance avec son genre, comme vous le faites déjà. A priori il n’y a donc pas trop d’inquiétude à avoir sur la suite du développement de votre enfant.
Si vous désirez en savoir plus, nous vous proposons de lire un article d’ Anne Dafflon Novelle très complet traitant de cette problématique, dont voici un extrait :
…Puis vers 3 ou 4 ans, durant le deuxième stade (stabilité de genre), l'enfant a compris que le sexe d'un individu est une donnée stable au cours du temps. Les petites filles deviendront des femmes et les petits garçons deviendront des hommes. Cependant, le sexe n'est pas encore une donnée stable par rapport aux situations. Ainsi, un individu engagé dans une activité typique du sexe opposé peut changer de sexe d'après l'enfant. Par exemple, un homme qui met une robe est une femme, mais il redevient un homme en adoptant une tenue vestimentaire masculine. Ce n'est que vers 5 – 7 ans que l'enfant passe au troisième stade (constance de genre) et qu’il a intégré que l’on est un garçon ou une fille en fonction d’un critère biologique, soit l’appareil génital, et que le sexe est une donnée immuable à la fois au cours du temps et indépendamment des situations…
…Deux processus jouent un rôle dans l’adoption par les enfants des comportements stéréotypiques de leur propre sexe. Premièrement, le renforcement consiste à encourager l'enfant lorsque son comportement est conforme à son sexe et à le décourager lorsqu'il est typique du sexe opposé. Ainsi, le comportement sera modifié en fonction de ses conséquences : il sera plutôt répété par l'enfant s'il a reçu un renforcement positif et plutôt abandonné s'il n'a reçu aucun encouragement ou un renforcement négatif. Vers 3-4 ans, la plupart des enfants ont déjà appris à éviter les activités du sexe opposé et leur attention est plutôt centrée vers les activités de leur propre sexe. Parallèlement, ils sont plus conscients de la stéréotypie sexuée des jouets de leur propre sexe que de ceux du sexe opposé. Toutefois, il faut relever que les enfants des deux sexes ne reçoivent pas le même feed-back de leurs parents lorsqu'ils adoptent un comportement contre-stéréotypique. Les garçons sont beaucoup plus découragés que les filles à entreprendre des comportements stéréotypiques du sexe opposé (Muller & Goldberg, 1980). La recherche de Hartup, Moore et Sager (1963) illustre bien cette différence. Deux jouets sont présentés à des enfants âgés de 3 à 8 ans : un jouet attrayant destiné au sexe opposé et un jouet neutre non attrayant. Les résultats montrent que les filles plus que les garçons choisissent le jouet attrayant contre-stéréotypique. De plus, l'évitement du jouet féminin par les garçons est plus marqué lorsqu’un adulte est présent, indiquant par là que l'enfant est conscient que l'adulte désapprouve qu'un garçon joue avec un jouet pour fille.
Le second processus est la prise d'exemple. Par l'observation, l'enfant apprend quels comportements sont considérés comme appropriés pour chacun des deux sexes, en notant quels comportements sont le plus souvent effectués par les hommes et rarement par les femmes pour les comportements typiquement masculins et vice-versa pour les comportements typiquement féminins. Puis, l'enfant imite les comportements qu'il a observés comme étant typiques de son propre sexe, et non simplement les comportements observés chez les individus de son propre sexe…
Voici le lien pour accéder à l’intégralité de cet article : Socialisation différentielle des sexes : quelles influences pour l’avenir des filles et des garçons ?
Bonne lecture et n’hésitez pas à nous récrire si vous en ressentez le besoin.